ce mois d’Août 2011

La crise des bourses nous est tombée dessus à la façon d’une hausse des températures qui, elle, se faisait attendre. De fait, tout baissait de conserve, le thermomètre et les indicateurs financiers. Le monde occidental se réveillait endetté comme jamais et pour faire bonne mesure, les agences de notation touchaient à un tabou en décernant aux Américains une note inférieure à la coutume, le fameux triple A dont tout le monde a fini par découvrir l’existence. Jusque-là, nous autres Français, nous ne connaissions ce type de notation que pour l’andouillette. Eh bien il faudra nous y faire, cette notation sert aussi à autre chose et tant pis pour la charcuterie !

Les Français commencent à l’admettre, ils se savent endettés jusqu’au cou et voient bien qu’un remède de cheval s’impose. Le gouvernement est comme un médecin de famille qui examine, conseille et prescrit, mais la potion est amère. Alors on regarde vers d’autres médecins, les docteurs « tant mieux » et les docteurs « tant pis » au milieu desquels, quelques beaux « Diafoirus » . Il faudra choisir, les élections servent à ça ! Heureusement qu’il y a des élections dans nos démocraties, cela permet de garder l’espoir que le pire n’est jamais certain, mais hélas il est vraisemblable. En attendant, on désignera des coupables. Les riches, tiens, ils n’ont pas attendu qu’on les désigne, ils se sont désignés eux-mêmes avec un bel entrain À la suite de Warren Buffet, l’Américain rusé qui doit bien viser quelque avantage, une bonne douzaine de nos milliardaires, se sont déclarés prêts à payer une contribution exceptionnelle ; une vraie nouvelle nuit du 4 août, c’est à croire que ce mois est propice aux repentances. Car être riche est un vrai péché par les temps qui courent, on ne peut l’être devenu que de manière critiquable. Du reste être riche c’est un état, pas un processus pensent la plupart des gens. Il y a ceux qui peuvent l’être et les autres qui ne pourront jamais l’être, on n’est pas en Amérique qu’on sache ! En bonne justice égalitaire, donc, il faut en faire des pauvres, on appelle ça abolir les privilèges. Ce vieux fond révolutionnaire est toujours présent dans notre mentalité française. Heureusement qu’il y a des bonnes nouvelles, enfin pas pour tout le monde peut-être, DSK est libre. Tant mieux pour lui, même si on ne saura jamais ce qui s’est passé au juste dans cette affaire. On retiendra tout de même que sur les questions de sexe, cette société puritaine américaine nous étonnera toujours. Un souci malsain d’exhiber, de mettre sous les yeux du public, des faits, des détails pour les condamner, non sans en avoir joui d’une certaine manière en les rendant publics. Il y a là comme une perversion subtile qui ressortit d’une mentalité religieuse retorse. Ajoutons à cela une séparation de plus en plus farouche entre les sexes qui ne peuvent plus se frôler, se toucher, se lier sans risque et je ne parle ici du sexe qu’en tant que genre. On regarde ça, un peu éberlués. De quoi parle-t-on au juste ; de viol, de mensonge, de complot ? Quant à DSK, ma voisine qui vient de le voir sur « Match » en bermudas, me dit : « je me demande quand même ce que les femmes lui trouvent. » Parole de bon sens ! Du reste l’homme n’est pas encore rentré que déjà les livres sur cette histoire sont sur les tables des libraires avec les romans de la rentrée. Des romans, il y en aurait un peu moins que de coutume, soit un peu moins de sept cents. C’est quand même beaucoup, lorsqu’on sait que la plupart ne dépasseront pas le millier de lecteurs et parfois moins. Alors la presse spécialisée facilite le travail et en isole une dizaine où l’on trouve : les forts tirages, les gens « en cour médiatique » et pour faire bonne mesure, une ou deux découvertes. Puis, les prix littéraires feront connaître leurs listes, et le tri continuera sans augmenter le nombre de lecteurs d’une année sur l’autre. Il y aura bientôt autant de lecteurs que d’écrivains, comme en poésie, me dit un ami. Le livre numérique alors ? Les professionnels ne savent s’ils doivent le craindre ou l’espérer. C’est dire. L’époque change, décidément l’époque change. Bon, les universités d’été des différents partis vont marquer la fin des vacances et l’heure des promesses, de quoi se distraire un temps avant les premiers froids. Je ne sais pas pourquoi, mais ces « universités » m’ont toujours fait penser à ces cartables neufs des écoliers avant la rentrée, pleins de bonnes résolutions avant de se remplir de soucis.

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