PASSEZ MUSCADE !

Hier soir, nomination du nouveau gouvernement : la liste vient d’en être communiquée. À la culture ce sera Bachelot, une revenante, il paraît qu’on l’a nommée parce qu’elle aime l’opéra, après tout pourquoi pas, cette Roselyne fait penser à la Rosalinde de Shakespeare, un peu androgyne celle-là, mais si malicieuse et celle-ci si roublarde ! 

La passation de pouvoir s’est faite d’affilée : c’était très drôle, le prédécesseur enfin loquace s’est échiné à expliquer tout ce qu’il n’avait pas fait et qu’il aurait fallu faire si… bah il n’aura pas eu le temps, comme les autres ; un peu moins de deux ans en fonction ; six ministres en huit ans, c’est tout dire ! 

Le jeu des chaises musicales continue. Intéressant tout de même que cet hommage du ministre de son administration, et instructif surtout, en ceci qu’il dévoile ce qu’il en était de ce ministère : un groupe de gens entre eux: (la culture est devenue cela : non plus un projet mais une administration de service public comme une autre), là où on ne tient plus de discours au peuple depuis longtemps parce que les politiques sont devenus muets sur le sujet et qu’en fin de compte on est bien entre soi dans ce petit monde clos, l’un de ces « clusters » où se contamine l’élite avec vue panoramique et statistique sur le peuple comme un appartement de vacances qui aurait une vue sur la mer. 

Et il parlait, il parlait, ce grand muet qu’on n’entendit jamais autant, enfant sage qui se tenait là où on l’avait mis, comme ces grands timides qui tout d’un coup se lâchent et qu’on n’arrête plus tant ils avaient à dire. C’en était presque gênant et la « Bachelot » (on a envie de l’appeler ainsi, tant elle fait comédienne, clignant des yeux et sourire en coin) faisait bonne figure dans son rôle de potiche; jeu de rôle en effet comme il y en a au théâtre. Finalement, l’un sortit par la porte de derrière mais sous les applaudissements et l’autre s’empara enfin du micro pour dire des platitudes et quelques vérités d’évidence : Elle n’aurait pas davantage de temps que le premier pour conduire une réforme ou des projets que personne ne lui demande d’exposer. Il faudra seulement compléter ce qui existe, colmater, apaiser, panser les maux de ce milieu qui a tant souffert dans la période de la pandémie et qui attend tellement de l’État, son maître, son bon maître, celui qui tient ses gages !

Que faire un effet, sinon donner des prébendes lorsqu’on n’a pas d’idée. Naturellement les radios ont été chercher l’inusable Jack Lang pour dire ce qu’il conviendrait de faire, et le même discours entendu mille fois, coula comme l’eau de la fontaine, resservant le même discours sur l’amour des artistes et le besoin de les soutenir dans leur création. Message reçu cinq sur cinq, on s’en doute.

Voilà tout était dit, il convenait de faire la révérence et de chanter l’air des pêcheurs de perles en hommage à cette amatrice d’opéra en espérant qu’elle en sera une et ainsi fera la fortune de quelques-uns : passez muscade !

UNE RENTRÉE RÉUSSIE

À quoi reconnaître une rentrée réussie ? Au fait qu’elle démarre par un scandale ou un appel à l’indignation publique. La méthode en est connue : un journal ou un média (au choix « le Canard » ou « médiapart ») lance une alerte, immédiatement reprise par les réseaux sociaux, elle rebondit dans des journaux nationaux, dans les « Universités d’été » des partis, sorte de chaudrons politico-médiatiques, finit par atterrir à l’Assemblée nationale et le tour est joué, on ne parle plus que de cela pendant quelques semaines et quelquefois davantage.
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PAS DE LOTO POUR LOTI !

L’information vous aura peut-être échappé, mais à peine apprenait-on qu’un loto destiné à soutenir des bâtiments du patrimoine dignes d’intérêt et menaçant ruine que nous apprenions que l’un d’entre eux, la célèbre demeure baroque de l’écrivain Pierre Loti à Rochefort qui allait être choisie pour le lancement de l’opération par le président de la République, se trouvait au centre d’une polémique.
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PLUG ANAL ET COMÉDIE ARTISTIQUE

Voici une affaire comme il s’en concocte parfois dans le milieu de l’art qui vient d’avoir Paris comme destination et la place Vendôme comme théâtre. Nous sommes à la période de la FIAC la célèbre foire d’art contemporain de la ville et cette dernière ayant invité l’artiste américain Paul Mac Carthy à présenter son œuvre dans un espace public, le facétieux américain connu pour ses penchants scatologiques n’a pu s’empêcher d’évoquer à propos de celle-ci la forme d’un « plug » anal que seuls les initiés connaissent lequel sert paraît-il à dilater l’anus avant la sodomie. Jusque-là, l’innocente structure gonflable était désignée comme un arbre-jouet en raison de sa couleur verte.
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