LA VIE DES LIVRES

Le salon du livre qui va s’ouvrir dans quelques jours à Paris ramène notre attention sur le sujet de la naissance, de la vie et de la mort des livres. On peut certes considérer ces objets comme périssables par nature mais comme ce sont aussi des « auxiliaires de vie » on ne peut faire comme s’ils n’avaient pas une existence propre. Chacun sait bien que derrière un livre il y a une expérience humaine que l’auteur cherche à communiquer à ses semblables et il n’est que de voir le nombre de ceux qui s’éditent et s’achètent chaque année pour se convaincre que ce dialogue est toujours une part essentielle de notre culture, même s’il tend peu à peu à être supplanté par l’image ou le Twitt, cette forme moderne du grognement préhistorique. Mais que deviennent ces livres une fois lus, ou posés sur une étagère sans l’être ?
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L’ÉCRIVAIN ET LE CHANTEUR

11 octobre 1963 disparaissaient en même temps, à quelques heures d’intervalle, la chanteuse Édith Piaf et le poète Jean Cocteau qui aurait eu le temps de dire : « c’est le bateau qui achève de couler ». À la peine des uns s’ajoutait celle des autres, comme si on reprochait à la mort de ramasser la mise d’un seul coup au lieu de laisser les joueurs quitter la table l’un après l’autre. Cette façon d’économiser la peine en ne respectant pas le temps des larmes avait à l’époque choqué la France et partagé le deuil.
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LA CRAVATE

Décidément l’actualité politique nous donne plus d’un motif de réflexion ou d’étonnement sur des sujets plus futiles que graves. Ce qui retiendra notre attention cette fois, c’est le comportement du groupe des « Insoumis », – le mot est tout un programme -, entrant à l’Assemblée nationale. On aurait pu s’attendre à quelque déclaration tonitruante de son leader qui en a le talent, mais non, la question du jour de rentrée parlementaire aura été celle de la cravate. La porter ou pas ? M.Mélenchon lui-même la porte volontiers rouge mais son groupe semble-t-il, regimbe, au motif que le règlement de l’assemblée y fait obligation, c’est là son premier signe d’insoumission.
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PARLONS DU PRINTEMPS

Face à une campagne électorale qui chaque jour s’envase un peu plus et nous accable de révélations subalternes, levons un peu la tête vers la vraie campagne, juste assez pour voir les pâquerettes, les jonquilles, les camélias, les tulipiers de Virginie qui appellent tous le printemps. Hier encore, lorsque l’école obligeait l’écolier à apprendre des récitations par cœur, on découvrait Théophile Gautier : « tandis qu’à leurs œuvres perverses, les hommes courent haletants, Mars qui rit malgré les averses, prépare en secret le printemps ». C’est dans « Émaux et Camées, je crois », c’était il y a un siècle, on croirait que ça date d’hier.
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