Pina Bausch

1° Juillet, on apprend la mort de la grande danseuse et chorégraphe allemande Pina Bausch. Quand meurent de grands artistes, leur œuvre continue dans la mémoire de ceux qui les ont vus.

Cette observation vaut tout particulièrement pour le spectacle vivant, éphémère par nature et ce siècle, disons le XX°siècle, nous aura laissé la trace de grands gestes artistiques peu ou prou disparus même si parfois, de manière incomplète, témoignages audiovisuels ou films nous retracent ce que furent ces trajectoires inspirées. Disparu, Strehler, disparu Kantor, le Living, Grotowski, Béjart et maintenant, disparue Pina Bausch. Tous ceux qui ont un jour eu le choc de la découverte de cette artiste ont été saisis par le vertige d’un nouveau langage qui s’adressait à eux, un langage de corps mais aussi de mots, de signes dont le fond était souffrance et difficulté à communiquer. Des hommes et des femmes la plupart du temps, surtout au début en robe du soir et costumes qui s’affrontaient, se désiraient et dès lors que l’un voulait tenir l’autre dans ses bras, rien n’y faisait, l’étreinte était impossible, la femme échappait à l’homme, tombait à terre, il la relevait, essayait encore et toujours elle échappait. Cet affrontement du continent femme et du continent homme était la marque de l’art de Pina, comme ces solos magnifiques où elle demandait à ses danseurs-acteurs d’être eux-mêmes, de se nommer, d’exprimer ce qu’ils étaient réellement et en faisait chorégraphie. Sa méthode, fondée sur l’improvisation a fait école depuis, mais l’originalité de sa manière reste inégalée.%%% On gardera en mémoire la silhouette de cette danseuse ascétique en combinaison blanche, cheveux dénoués qui dans « Café Müller » dansait dans un café abandonné rempli de tables et de chaises qu’on ôtait devant elle afin qu’elle puisse continuer à danser comme en un rêve éveillé. Et c’est ainsi que Pina danse dans notre mémoire, une danse de rêve et de tourments dont le désir est le nerf et aussi le désespoir. ///html


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